Le festival d’autoproduction - vendredi à partir de 18h00, samedi et dimanche à partir de 14h00 - entrée libre : A l’Auberge / 19 Rue Sadi Carnot
Relégués dans les allées sombres et souvent désertes des festivals, diffusés par de trop rares-et en cela d’autant plus méritantes !- librairies, les fanzines n’ont jamais eu véritablement de reconnaissance. Certes, le festival d’Angoulême en a créé un prix. Et cependant, que reste-t-il en mémoire de la dernière édition de ce rendez-vous charentais ? Une tempête de neige, un troll géant, des organisateurs bornés et se complaisant dans l’autosatisfaction, un mépris total pour tout ceux qui ne veulent pas se conformer à l’image galvaudée qu’est devenue la bande dessinée.
Car il faut bien le reconnaître. Le fanzine, initiative à l’origine autodidacte, apparaît à présent aux yeux d’un public non averti comme une étape vulgaire vers la professionnalisation. Ceux que l’on nomme avec mépris et condescendance « les fanzineux », des arrivistes prêts à tout pour se faire publier dans les grandes et prestigieuses maisons d’édition. Or il existe bel et bien de nombreuses structures œuvrant à la production et la promotion d’autres formes artistiques. Ces collectifs, qui bénéficient trop souvent d’une considération de façade, font le choix de l’auto- production pour exister, évoluer en dépit des restrictions de moyens et de visibilité que cela implique. Leur vision de l’art n’est guidée par aucune contrainte, aucun consensus : leur liberté créative est intacte.
En marge de la production éditoriale de masse, ces divers courants alternatifs qui se développent depuis des années forment à présent une véritable culture à part entière. Une nouvelle conception du support, à travers la voie du « livre-objet ». Une autonomie délibérée, autant dans la création, l’édition, que la diffusion.
S’il existe trop peu de rendez-vous entièrement consacrés à cette forme de création, kol/koz doit être considéré comme l’un de ces espaces de liberté où l’auto- production, à entendre comme élément régénérant de la culture, est à l’honneur.
Durant tout un week-end, collectifs, associations, individualités atomisées qui s’évertuent à faire vivre fanzines, revues, auto et micro-édition et ainsi rester en marge de la grande chaîne alimentaire de prédation éditoriale seront présent pour échanger et débattre sur cette condition particulière qu’est l’auto- production. À travers kol/koz, il s’agit véritablement de réunir, en un seul et même lieu, tous ceux dont l’énergie contribue à créer un renouveau artistique.
Partenaire d’un lieu de vie culturelle atypique, La Villa Mais d’Ici, à Aubervilliers, kol/koz propose , outre fanzines et expositions, plusieurs concerts, dans le but principal de construire une réflexion générale autour du statut actuel du fanzine et de l’auto- édition.